EN BREF |
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La Coupe du monde des clubs, pourtant un événement prestigieux, semble peiner à attirer l’attention du public américain. L’ouverture du tournoi au Hard Rock Stadium, habituellement rempli par les fans des Miami Dolphins, risque de se faire dans un silence assourdissant. Malgré la présence du célèbre Lionel Messi dans les rangs de l’Inter Miami, les ventes de billets restent décevantes. Ce contexte soulève des questions sur l’attractivité du « soccer » aux États-Unis et sur les défis auxquels fait face la FIFA pour promouvoir ce sport dans un pays dominé par le football américain, le basketball et le baseball.
Un tournoi méconnu et des billets bradés
La Coupe du monde des clubs, qui réunit 32 équipes de six confédérations, doit faire face à un désintérêt manifeste du public américain. De nombreux billets restent invendus, et la FIFA a été contrainte de réduire les prix jusqu’à 85 % pour tenter de remplir les stades. Cette stratégie de dernière minute met en lumière les difficultés auxquelles l’organisation est confrontée pour rendre cet événement attrayant. Paul Kennedy, rédacteur en chef de Soccer America, souligne que ce tournoi est difficile à saisir pour les spectateurs américains, peu familiers avec les équipes en lice.
En outre, les horaires des matchs et le manque de notoriété des diffuseurs choisis compliquent encore la tâche. Avec des rencontres programmées en pleine journée ou tard dans la nuit, la visibilité du tournoi est réduite. Les matchs seront diffusés sur TNT et DAZN, deux plateformes qui, contrairement à leur couverture de la NBA, ne bénéficient pas d’une reconnaissance établie pour le « soccer ». Ce manque de médiatisation contribue à l’indifférence générale envers le tournoi.
Joueurs en colère et répartition des revenus
Le tournoi ne fait pas seulement parler de lui pour son manque de popularité, mais aussi en raison de la colère des joueurs américains. Les Seattle Sounders, l’un des trois clubs de la MLS qualifiés, dénoncent une répartition jugée inéquitable des revenus générés par la compétition. La ligue américaine ne prévoit de reverser que 10 % des plus de 28 millions d’euros qu’elle percevra de la FIFA, une décision qui suscite l’indignation des joueurs. Pour manifester leur désaccord, ils ont porté des t-shirts avec la mention « Club World Cash Grab » lors de récents échauffements.
Cette situation met en lumière les tensions internes au sein du football américain, où les intérêts financiers semblent prendre le pas sur le développement du sport. La frustration des joueurs témoigne d’un fossé grandissant entre les attentes des athlètes et les décisions des instances dirigeantes. Cette situation pourrait avoir des répercussions sur l’image de la Coupe du monde des clubs et sur l’engagement des joueurs à l’avenir.
Contexte politique tendu et impact sur les fans
Le climat politique actuel aux États-Unis complique encore la situation du tournoi. La politique anti-immigration de l’administration Trump crée une atmosphère de tension qui se répercute sur les tribunes. De nombreux fans de football, souvent d’origine latine, se sentent menacés et choisissent de rester chez eux plutôt que de se rendre aux stades. Cette frilosité des supporters est en contradiction avec les valeurs d’inclusion et de diversité que prône le sport.
La peur et l’incertitude générées par ces politiques renforcent la distance entre le football et son public potentiel. La capacité du sport à rassembler et à transcender les divisions est mise à rude épreuve dans ce contexte. Le football, vecteur de passion et de communauté, doit composer avec un environnement hostile et divisé.
Des horaires et un format peu adaptés
La confusion autour du format et des horaires des matchs contribue également à l’absence d’engouement. La Coupe du monde des clubs, qui se distingue de la Coupe du monde des nations, peine à se faire une place dans le calendrier sportif américain. Les rencontres programmées en pleine journée, à des horaires peu pratiques pour les spectateurs, compliquent encore la lisibilité du tournoi. Paul Kennedy, parmi d’autres, critique cette organisation chaotique et admet ne couvrir qu’un seul match, celui du PSG contre Seattle, programmé à midi en semaine.
Cette programmation incohérente risque de décourager les fans potentiels et de limiter l’impact médiatique de la compétition. Pour espérer attirer un public plus large, la FIFA devra repenser sa stratégie de diffusion et d’organisation. Le défi est de taille pour faire de cet événement un rendez-vous incontournable sur la scène sportive internationale.
La Coupe du monde des clubs, malgré ses ambitions, se heurte à de nombreux obstacles pour séduire le public américain. Entre une faible médiatisation, la colère des joueurs et un climat politique tendu, les défis sont nombreux. Quel avenir pour cette compétition dans un pays où le « soccer » peine encore à s’imposer parmi les sports majeurs ?
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La FIFA aurait-elle dû choisir un autre pays pour organiser l’événement ?
Je ne comprends pas pourquoi les billets ne se vendent pas, c’est quand même la Coupe du monde !
Quel dommage de voir un stade vide alors que le football est si populaire ailleurs !
Les horaires des matchs sont-ils vraiment faits pour dissuader les fans de regarder ?
C’est triste de voir que même avec Messi, le tournoi n’attire pas les foules.
La Coupe du monde des clubs, c’est quoi exactement ? Jamais entendu parler avant aujourd’hui !